SEUL.E ? Articuler un solo pour et avec l'espace public
Laure Terrier et Compagnie Jeanne Simone
Du lundi 10 au vendredi 14 mars 2025 - 5 Jours - 35h de formation - de 9H30 à 18H00
Effectif max : 12 stagiaires + une intervenante
Tarif pour les 5 jours : Prise en charge par AFDAS : 1500€ HT (1800€ TTC) // Autre prise en charge OPCA : 1500€ HT (1800€ TTC) et autofinancement : 400€ HT (480€ TTC)
Contact et réservation :
Horaires : 9h30 à 18h00 (1h30 de pause déjeuner)
PUBLIC CONCERNE
Aux curieux.ses de conjuguer le dehors à leur écriture propre, aux artistes dramatiques, danseureuses, circassien.nes, musicien.nes, chanteureuses... curieux.ses ou engagé.es dans une recherche concernant les enjeux artistiques/politiques de la relation corps/espaces et lieux. Il s’agit d’un travail exclusivement corporel, il faut donc être avide d’utiliser ce seul outil dans la recherche.
DÉROULÉ ET CONTENU
Depuis 2007 et une première création dans l’espace public, Le goudron n’est pas meuble, la compagnie JEANNE SIMONE explore les interdépendances entre corps sentant, perceptif puis dansant et nos environnements urbains. Notre travail de recherche et de création s’est ancré dans ces questions d’interrelations et nous avons élaboré un langage et des processus pour aborder cet espace spécifique qu’est l’espace public, se confronter dans l’écriture à ses fondamentaux et développer un langage chorégraphique et physique qui permette à la danse et à l’espace public de vivre en coprésence et de s’impliquer mutuellement.
Cette formation est pensée comme un laboratoire pour s’essayer, en confiance, douceur et perméabilité, à l’exercice du solo dans le contexte exceptionnel qu’est l’espace public.
> Trouver et ancrer ses supports internes par des pratiques somatiques, pour aider à préciser ses intentions et nécessités singulières et personnelles.
> Considérer l’espace public comme un vaste champ de recherche, autant que comme un partenaire d’écriture et de jeu intense et exigeant.
> Articuler les intentions de chacun.e à cet espace de relations permanentes, considérant ce point où ça se touche, entre soi et le monde, où ça peut se rencontrer, où ça commence à s’écrire et prendre forme. Depuis nos intentions, jusqu’à la réalité du Commun. Et réciproquement.
> remettre en jeu ses compétences et élaborer un langage commun, libéré de questions de registres, en plongeant dans le bain de la composition instantanée, pour mieux se tenir prêt.e aux situations.
Cette formation concerne tout.e artiste curieux.se de son corps et de ses intériorités, d'espace public et désireux.se de nourrir et de confronter sa pratique artistique, chorégraphique et/ou physique en la frottant au réel, au quotidien, à la société.
Observer, tester, et approfondir ses compétences par de l'observation, des expérimentations et de la réflexion.
Questionner son écriture pour la faire évoluer au contact de la vivacité du dehors...
Nos objectifs pédagogiques
- Exercer la tenue du souffle par la tenue du diaphragme.
- Déployer la voix dans un espace.
- Exercer la composition instantanée à plusieurs.
- Exercer l’écoute & Écouter la parole de l’autre dans son entièreté sonore.
- Improviser à partir de toutes les sonorités de l’instrument vocal (bouche, lèvres, langue, gorge puis cordes vocales), en référence à la poésie sonore de Henri Chopin.
- Exercer le lâcher prise dans la parole (désacraliser le fait de dire).
- S’exercer à écouter le son contenu dans sa parole pour pouvoir improviser à partir de ces sons.
- Considérer sa propre oralité comme terrain d’explorations.
- Considérer le langage comme partenaire, sujet et/ou objet de jeu.
- Parler depuis soi.
Nos objectifs pédagogiques
- Se familiariser ou approfondir ses compétences en composition instantanée.
- Re-penser ses modes d’écriture, dans le cadre d’une performance en solo
- Aborder le solo comme un vecteur/un prétexte de rencontre avec le dehors.
- Questionner la notion de lieu(x).
- Considérer le corps comme terrain d’explorations.
- Considérer l'espace public comme partenaire, sujet et/ou objet de jeu.
- Considérer notre présence dans l’espace public comme un acte impliquant relationnellement.
- Aborder ces espaces à partir de nos perceptions, nos imaginations, nos sensations, nos émotions, nos convictions.
- Se questionner sur notre propos spécifique, en lien avec chaque lieu, ses usages et ses usagers. Ce qui fait sens, ce qui s’immisce, ce qui fait événement dans ces lieux du vivre-ensemble.
Les contenus pédagogiques
Nous proposons aux artistes de venir réfléchir sur ce que l’espace public peut apporter à (et transformer de) leur propre pratique artistique. Pour que ce qui s’y déploie soit véritablement dédié au contexte, au lieu, et rentre en relation avec non seulement le regard d’un public mais surtout avec celui de l’usager de ces lieux.
Notre approche stimule la présence de l’interprète. Il nous semble pertinent de tenter d’être sensible, fragile et simplement soi dans l’espace public, pour participer à une création de Commun. Nous invitons donc dans la pratique à se rencontrer soi-même, en salle d’abord, rencontrer son corps, sa sensibilité, ses perceptions, ses irrégularités, pour ensuite humblement se présenter dans le monde, la rue, se laisser toucher par l’extérieur et l’interpeler.
- L’espace du corps, extension des possibles…
Nousaborderons différentes matières corporelles, par le sentir et par l’observation anatomique, pour nous ouvrir à l’espace interne du corps, malaxer l’espace externe et renouveler notre rapport à l’espace public.
En prenant appui sur des techniques somatiques (BMC notamment), sur la pratique du contact improvisation, nous rencontrerons notre corps dans ses possibles mises en éveil et dans ses relations spécifiques à l’espace :
- Appréhension vibratoire de l’espace par la peau, les organes de perceptions (yeux, oreilles, peau) : perception de soi, de ses contours, du dedans et du dehors, perceptions des volumes, niveaux, directions, écoute des autres et présence...
- La structure squelettique comme architecture interne : clarté d’intention du mouvement, transformation de l’espace...
- Notion de gravité et de centre : se débarrasser de toute tension et force pour développer présence et écoute de soi, des autres et surtout des possibles qu’offre le quotidien, favoriser l'ouverture, l'improvisation.
- Se mettre en situation d'écoute et observer les états qu'elle génère, quel type de présence et d’attention arrive avec ce sens. Explorer différentes postures d'écoute yeux fermés/ouverts, ciblée/ample, active/passive..., noter, nommer ce qui nous touche, ce qui nous anime, nous active, les environnements de prédilection, nos tendances.
- Rencontrer l’espace public…
- Dans un premier temps une écoute non volontariste, tenter de s’y poser physiquement, de le rencontrer. Prendre note de ce qui est. L'écoute renseigne sur le lieu, sur la musicalité de son architecture. Observer et écouter ses usages et son humeur.
- Mettre en lien les différentes matières corporelles avec l’espace du dehors : ses aspérités, matières, architectures, directions, volumes et l’environnement sonore.
- Éprouver et jouer le décalage avec les lieux et le quotidien : les usages, mouvements et actions des passant.es et habitant.es, type de relations qui s’y déploient.
- Les notions d’espace et de lieu. L’espace comme architecture et volume, le lieu comme endroit façonné d’usages. Questionner physiquement l’espace public, frotter sa matière artistique à l’espace du vivre ensemble, celui de la rencontre avec l’autre, avec la société.
- Tentatives et Expérimentations
- Dramaturgie de l’espace et du temps : ce qu’un corps qui joue avec le temps et l’espace peut nous raconter. Question des différents registres de jeu.
- Lecture de l’espace entre les corps, entre corps actant et passant.es/habitant.es, entre corps et objets urbains... Comment questionner notre quotidien par notre acte artistique.
- Se connecter avec les oreilles, une astuce pour être en phase avec le lieu et le.la spectateurice, pour partager le même espace.
- Chercher l'humilité devant ce qui est déjà là. Les écritures « contextuelles » qui naissent de cela.
- Qu’avons-nous à dire ? Qu’avons-nous à offrir ?
- Comment tisser son fil propre ? Composer l’Entre soi et le monde ?
Le déroulé
La formation aura lieu en présentiel, dans l’espace LE CERISIER, à Bacalan (11 rue Joseph Brunet – Bordeaux).
De 9h30 à 13h et de 14h30 à 18h (horaires quotidiens susceptibles d’être modifiés d’une demi-heure).
La méthode utilisée est la méthode active. Les stagiaires seront invité.es à mettre immédiatement en pratique, à expérimenter et éprouver les techniques abordées.
Les matinées débuteront en salle, par des ateliers guidés, en intimité avec l’anatomie et nos perceptions, pour élargir nos possibilités sensitives et nos mobilités et affiner la capacité corporelle à être en écoute de l’espace interne tout en l’impliquant dans l’espace externe.
En fin de matinée, nous irons mettre ses différentes explorations à l’épreuve du dehors.
Les après-midis seront consacrées à la recherche et à l’expérimentation. Nous nous attacherons à observer et éprouver ce que l’espace public induit, ce que nous pouvons y déposer, en quoi il devient notre partenaire et
nous invite à renouveler nos écritures. Chaque personne sera invitée et accompagnée à sentir sa présence dans l’espace public, ce qui la touche, ce qu’elle peut et veut y déposer, y proposer, pour s’en faire une idée plus nette, par couches et essais.
Ces expérimentations se dérouleront en extérieur, si le temps le permet, directement en prise avec des lieux publics. Nous ne convierons pas de public mais les passant.es et usagers seront témoins quotidiens de ces tentatives quotidiennes.
Ces temps de pratique en extérieur se feront exclusivement sur la base de créations en solo, le travail avec un ou des partenaires ne sera pas abordé.
Laure Terrier prendra en charge les mises en corps inspirées de pratiques somatiques, accompagnera les stagiaires à travers l’expérimentation quotidienne et les soutiendra dans leur réflexion personnelle.
Description des intervenant(e)s
Laure Terrier
Chorégraphe et danseuse, formatrice occasionnelle, Laure n’en finit pas de malaxer les relations du corps à l’espace public au travers des créations portées par JEANNE SIMONE. L’usage des lieux comme fil conducteur, elle invente patiemment un rapport au spectacle, à la danse, qui témoignerait de nos rapports singuliers au monde qui nous entoure et nous façonne, pour lui offrir d’autres possibles. Elle collabore régulièrement avec d’autres artistes, en soutien à l’écriture, telles que la Méandre, Cie de Sirventes, Le Petit théâtre de pain, La grosse situation, Action d’espace-François Rascalou, Uz et coutumes… Elle est nourrie des approches de Pascale Gille (Autour des tuning scores de Lisa Nelson), Julyen Hamilton, Patricia Kuypers, G.Hoffman Soto (Life Art Process), Lulla Chourlin, Soma France… Elle a vadrouillé en tant qu’interprète aux côtés des chorégraphes Nathalie Pernette, Laure Bonicel ou Odile Duboc. Elle s’est aussi investie dans des projets théâtraux d’Opéra Pagaï, de musique et danse avec l’Ensemble Un, avec le Collectif Ishtar…