AUTOUR DES TUNING SCORES
Cie Jeanne Simone
Du 29 janvier au 2 février 2024
Nom des intervenantes : Pascale Gille / Laure Terrier
Dates : du 29 janvier au 2 février 2024 / 5 jours
Horaires : de 9h30 à 18h00 (1h30 de pause déjeuner).
Durée : 35h de formation
Nombre de participants : 12 stagiaires + 2 intervenantes.
Coût du stage : Prise en charge AFDAS ou autre OPCA : 1050 euros HT
Autofinancement : 400 euros HT
Prise en charge possible par le Pôle Emploi
Public : Aux artistes chorégraphiques, plasticiens, vidéastes, dramatiques, circassiens, musiciens, chanteurs, enseignants engagés dans une recherche autour de la perception. Il s’agit d’un travail corporel et réflexif, il est donc nécessaire de cultiver un désir d’exploration autour de l’instrument corps en dialogue avec l’observation de celui-ci en mouvement.
Contact et réservation :
Site internet : www.jeannesimone.com
Déroulé et contenu :
Nos objectifs pédagogiques
Observer l’implication des sens dans l’origine du mouvement.
- Éveiller les sensations dans le corps en organisant les mouvements autour.
- Aborder les caractéristiques de l’espace et du mouvement à travers différents sens et entreprendre une dé-hiérarchisation de ceux-ci.
Mettre en jeu et au service d’un propos artistique autour des mécanismes de perception.
- Explorer des procédés dynamiques de compositions : single image score, blind trio unisson, blind learning...
- Prendre conscience de ses perceptions, de ses sensations et élargir l’éventail de ses réactions.
- Faire varier ses interprétations selon le contexte, le désir, et les ressources mises à disposition.
Découvrir des approches dansées inhérentes aux Tuning Scores
- Articuler des partitions attentionnelles et des jeux chorégraphiques pour questionner l’acte de composition.
- Créer un contexte de laboratoire dans lequel sont partagés des textes ressources (texte-vidéo -audio) d’artistes et de scientifiques.
- Inventer des temps de parole pour stimuler de nouvelles compréhensions personnelles et collectives.
Les contenus pédagogiques
Cette formation s’organise autour de deux axes :
Un premier axe qui permet de transmettre les pré-techniques issues des Tuning scores de Lisa Nelson : éveiller les sensations dans le corps en organisant les mouvements, toucher les contenus de l’espace avec différents sens et systèmes corporels, tout en appréciant les caractéristiques de l’espace et des mouvements, goûter les sensations qui entrent et sortent du théâtre de la conscience. Les pré-techniques sont des pratiques attentionnelles qui permettent de se mettre en phase avec la vitesse de l’écoute et de situer son appétit pour bouger, de rester immobile et danser.
Un deuxième axe autour des partitions d’ensemble de Montage en temps réel qui font ressortir clairement nos opinions sur l’espace, le temps et l’action, proposant ainsi un cadre au dialogue entre nous.
Ces deux axes procurent des outils qui traversent les frontières entre les disciplines et éclairent la danse et sa pratique, ainsi que les processus créatifs.
>> AXE 1 : LES PRÉ-TECHNIQUES ABORDENT
- La structure corporelle, en identifiant, articulant, différenciant, intégrant les différents systèmes anatomiques mis en jeu dans le mouvement afin de développer une connaissance et une maîtrise de l’instrument corporel.
- L’organisation kinésique, en s’appuyant sur l’ensemble des coordinations dans le but d’aiguiser notre sens de la musicalité et donner du caractère à notre manière de danser.
- Les sens, en stimulant principalement le mouvement à travers l’activité du toucher avec les yeux fermés.
L’objectif étant d’observer le rôle des sens dans l’origine du mouvement et déconstruire des hiérarchies entre les sens eux-mêmes.
- Les mécanismes de perception, en identifiant l’esprit avec lequel nous abordons une chose en comparaison avec l’esprit de la matière elle-même, afin de mettre en jeu l’organisation de la perception au sein même de la composition chorégraphique.
>> AXE 2 : UN OBSERVATOIRE ET DES PARTITIONS D’ENSEMBLE
- Des partitions d’ensemble, en mettant en relation deux à trois corps principalement, à travers le toucher, le sens kinesthésique et l’imaginaire afin d’identifier ce que nous avons en commun et ce qui nous distingue.
En intégrant un travail autour des mécanismes de perceptions à l’activité du partnering, pour développer de nouveaux schémas d’apprentissage, d’intégration et d’incorporation à travers lesquels Sentir n’est plus un but en soi mais une motivation à agir sur la base de notre perception.
- Un observatoire, en mettant en place un dispositif appelé « player/watcher », dans lequel le danseur est soit l’observateur, soit l’observé de la danse qui se joue, ce qui permet d’analyser l’organisation perceptive lorsque nous regardons le mouvement.
En utilisant des partitions mettant en jeu une série d’appels vocaux provenant du Tuning score de L.Nelson, au service de la composition instantanée afin d’exercer nos sens à recevoir et interpréter l’information pour qu’elle fasse sens. Ceci dans l’intention de la recycler dans l’acte d’écriture chorégraphique.
En encourageant l’échange autour de la question de l’esthétique dans la chorégraphie.
En mettant en place des temps d’échanges verbaux pour se rendre compte mutuellement de nos intentions
Singulières.
Méthode pédagogique
La formation aura lieu en présentiel.
La méthode utilisée est la méthode active. Les stagiaires seront invités à mettre immédiatement en pratique, à expérimenter et éprouver les techniques abordées.
Le travail s’organisera autour des Tuning Scores de Lisa Nelson, sur des échanges autour de ressources théoriques proposées par Pascale Gille, sur des mises en situation : partitions d’ensemble, sur des temps d'observation, des temps de retours collectifs permettant la mise en rapport des points de vue.
Description des intervenant(e)s :
> PASCALE GILLE, après une formation de conservatoire en danse classique et contemporaine, Pascale poursuit ses études au sein de l’European Dance Development Center, se forme à la New Dance, aux pratiques somatiques comme le BMC et l’Alexander Technique et s’inscrit dans le courant de la Post Modern Dance. Tournée vers la culture de l’improvisation, elle se développe au travers de rencontres artistiques fortes dont les plus marquantes sont Lisa Nelson, Eva Karczag, Barre Phillips, Simone Forti, Dana Reitz, Anna Halprin, Julyen Hamilton, Trisha Brown et Nancy Stark Smith.
En 2001 elle rencontre l’œuvre ouverte du Tuning score et tombe littéralement amoureuse de cette approche de la danse. Collaboratrice de Lisa Nelson, elle plonge dans cet art de la performance, archive certains laboratoires, puis commence en 2010 en co-création avec Caroline Boillet le projet appelé « STORE, une interface numérique autour des Tuning score.s » qui cherche à rendre explicites les croisements entre théorie de la perception et acte de danser, entre organisation individuelle et invention collective dans l’expérience convoquée par le Tuning score.
Avec le Brussel Tuning Band et The Ensemble Observatory, Pascale développe une collaboration à long terme avec les artistes Baptiste Andrien, Franck Beaubois, Scott Smith, Charlie Morrissey et Lisa Nelson. À leurs côtés, elle approfondit sa pratique du Tuning. Elle prend part au renouvellement des terrains d’expérimentations en participant au projet de Patrick Gaïaudo « Enter the image » au CCN de Montpellier et s’implique dans des groupes de pratique autogérée comme celui de l’Atelier de Paris - Carolyn Carlson et celui de Grenoble au CDCN le Pacifique. En 2022, Pascale constitue en étroite collaboration avec Karine Thomas, Ensemble en attentionographes : un groupe de danseur.eu.s.e.s et chercheur.eus.e.s avec qui s’ engage une recherche performative autour des Tuning scores en quête de l’esthétique que ces partitions contiennent.
Parallèlement à cela, Pascale développe une démarche chorégraphique qui s’engage dans une déconstruction des systèmes hiérarchiques du sentir et de l’agir, une émancipation d’un ordre établi d’attribution de fonction qui prend en compte la question du bien-être au travail et qui s’inscrit, en termes de production, dans la mouvance du slow made et partage avec un public des leviers chorégraphiques qui ont des effets sur ce que nomme le philosophe Baptiste Morizot « la crise de la sensibilité ». Les performances ; La sensation est l’image, Mobile, Paysages Graphiques, Wait watcher, sont jouées en théâtres, musées, lieux du patrimoine et coins de nature en France, Hollande, Espagne, Russie, Luxembourg et Belgique.
www.pascalegille.com
> LAURE TERRIER, chorégraphe et danseuse, formatrice occasionnelle, Chorégraphe et danseuse, elle n’en finit pas de malaxer les relations du corps à l’espace publique au travers des créations portées par JEANNE SIMONE. L’usage des lieux comme fil conducteur, elle invente patiemment un rapport au spectacle, à la danse, qui témoignerait de nos rapports singuliers au monde qui nous entoure et nous façonne, pour lui offrir d’autres possibles. Elle collabore régulièrement avec d’autres compagnies, en tant que soutien à l’écriture corporelle, telles que la Cie de Sirventes, Le Petit théâtre de pain, La grosse situation, Cie Action d’espace-François Rascalou, Uz et coutumes... Elle s’est beaucoup nourrie des approches de Julyen Hamilton, Patricia Kuypers, G.Hoffman Soto, Lulla Chourlin tout en vadrouillant en tant qu’interprète aux côtés des chorégraphes Nathalie Pernette, Laure Bonicel, Odile Duboc. Elle s’investit aussi avec plaisir dans les projets d’Opéra Pagaï, de l’Ensemble